Si dans le passé on se demandait comment développer et accroître le tourisme dans certaines villes, aujourd’hui le problème est de savoir comment y réduire le surtourisme. En effet, on assiste aujourd’hui au phénomène inquiétant de surtourisme qui engendre une exaspération des populations des villes touristiques. Le surtourisme et la saturation des capacités d’accueil des lieux touristiques font face à une forte résistance avec des altercations. Ces conséquences amènent à se demander si le surtourisme n’est pas néfaste. Pour mieux comprendre ce phénomène de surtourisme en termes d’impact et y apporter des solutions, il est judicieux de le disséquer de bout en bout.

Définition du concept de surtourisme

Le terme surtourisme n’avait pas de définition officielle jusqu’à récemment. Le terme a été employé pour la première fois par Skiff, une société de médias, de recherche et de marketing opérant dans le secteur de l’industrie du voyage. Selon les travaux de recherche de plusieurs universités, le surtourisme ou « overtourism » en anglais renvoie à l’effet du tourisme sur une offre voyage, une ville touristique ou une adresse voire une partie de celle-ci qui impacte négativement la qualité de vie des populations locales et l’expérience perçue par les touristes.
Le Partenariat du Tourisme Responsable donne une définition du surtourisme en parlant du concept comme étant un phénomène où les habitants d’une ville trouvent le nombre de touristes trop élevé, ce qui influence négativement sur les conditions de vie dans ladite ville.
Encore appelé tourisme de masse, le surtourisme inquiète de par sa constante croissance et les problèmes qu’il engendre surtout pour les populations des destinations touristiques. Le surtourisme s’oppose au tourisme responsable qui se traduit par des destinations avec une meilleure qualité de vie et une meilleure expérience de visite.

Distinction entre le tourisme balnéaire et le tourisme citadin

Parmi les différents types de tourisme, on distingue le tourisme balnéaire qui s’oppose au tourisme citadin ou urbain. Associé aux stations balnéaires, le tourisme balnéaire est certainement le type de tourisme le plus répandu. Il est connu comme la première forme de tourisme de masse et a un côté sportif. Différent du tourisme littoral, il se pratique en montagne et est parfois vécu comme intrusif par la population locale. Ceci se traduit par des conflits pour l’espace et engendre souvent une forte périurbanisation.
Le tourisme balnéaire donne souvent naissance aux stations ou villes balnéaires avec le développement de voies de transport et d’infrastructures d’hébergement. Il contribue grandement à modifier le paysage et les habitats naturels de ces villes. Le tourisme citadin ou urbain pour sa part permet de découvrir un pays en visitant une ville en particulier. Il est en forte progression depuis quelques années, les villes devenues des destinations touristiques très intéressantes avec de bons plans de voyage pas cher pour les touristes surtout internationaux. Ce type de tourisme se définit aussi comme l’ensemble des moyens touristiques établis dans une ville hormis les stations balnéaires et mis à disposition des visiteurs étrangers.
Les tourismes balnéaire et urbain grâce au site de voyage pas cher sont effectués à des fins de loisirs ou d’affaires. Bien qu’ils apportent un revenu considérable à l’économie et au développement d’une ville, ils contribuent également à détruire la qualité de vie des populations locales en engendrant une surconsommation. Le tourisme qu’il soit urbain ou balnéaire contribue fortement à l’explosion des coûts de loyers, de l’acculturation, de la perte d’identité des populations locales et de l’incivilité, ce qui impacte sur l’expérience du touriste.

Raisons du surtourisme

Le surtourisme peut avoir plusieurs causes parmi lesquelles les politiques gouvernementales qui incitent au développement du secteur touristique. Le surtourisme et ses causes trouvent en effet leur origine dans les stratégies des villes touristiques qui cherchent surtout à développer leur économie. Le tourisme dans le monde est une source de revenus considérables, il favorise l’apport de capitaux étrangers, l’investissement et les dépenses faites par les touristes.
Il permet aussi de créer des emplois et de moderniser les infrastructures (aéroports, routes, hébergements, etc.) En 2015, les recettes de la France issues du tourisme s’élevaient à plus de 160 millions d’euros pour 124 millions d’euros pour l’Espagne. Les responsables politiques misent donc grandement sur le tourisme cherchant à tout prix à développer le secteur et à accroitre les capacités d’accueil des villes les plus plébiscitées par les visiteurs.
Cependant, ces politiques d’incitations souvent réussies négligent généralement les méfaits du tourisme et manquent souvent de stratégies pour accueillir et encadrer un afflux important de visiteurs. La montée de la classe moyenne et la croissance du marché asiatique (chinois en particulier) sont également des causes directes du surtourisme. Les classes moyennes dans le monde entier ont désormais des moyens de s’offrir des vacances et voyagent donc plus pour découvrir le monde.
Le surtourisme et ses causes se traduisent aussi par la collusion entre les compagnies aériennes et les croisiéristes qui proposent toujours des prestations à des prix très avantageux. Les vols et les croisières sont de plus de plus disponibles à des prix dérisoires sur un large nombre de sites de voyage pas cher. Les vols pour Barcelone par exemple, ville fortement touchée par le surtourisme, sont accessibles au prix d’une pizza. Certaines compagnies aériennes vont plus loin en affichant leur intention de proposer des vols gratuits. De même, le prix du carburant contribue à accroître le nombre de voyage en croisière.

Problèmes découlant du surtourisme

Si le tourisme représente un grand avantage pour une destination particulière, il est aussi à l’origine de nombreux problèmes. On reproche au surtourisme notamment la flambée des loyers. Un afflux important de visiteurs occasionne régulièrement la raréfaction des logements due aux plateformes de logement en ligne, dont Airbnb. Cette entreprise dont la vocation est d’offrir des logements pas chers aux touristes a tendance à persuader les habitants à adapter leur maison en chambre d’hôte. Ce phénomène engendre alors l’épuisement des logements ainsi que l’explosion des loyers et la flambée des prix de l’immobilier.
Certaines villes comme Barcelone sont particulièrement touchées par ce phénomène et les populations expriment leur mécontentement en protestant ou en attaquant directement aux touristes. Outre ces problèmes de logement et d’incivisme, on assiste également à effets néfastes sur la culture comme la perte d’identité, la prostitution, l’acculturation et la folklorisation des sociétés. Les habitants des sites touristiques populaires (Ibiza, Barcelone) ont souvent tendance à déserter les lieux à l’approche des touristes.
On assiste aussi à la détérioration des sites visités, ce qui dégrade fortement la nature. Les impacts du surtourisme sur l’environnement sont énormes avec la destruction des terres cultivables et des milieux naturels. L’impact environnemental du surtourisme s’observe aussi avec le problème des déchets, les nuisances, la déforestation, les embouteillages de masse, la surexploitation des ressources naturelles, la destruction d’écosystèmes, etc.

La nécessité de maintenir le tourisme pour ces villes

Bien que le surtourisme ait des effets pervers sur la société, l’environnement local et sur la population, il ne faut pas oublier son apport important pour ces populations. Le tourisme est donc une nécessité et fait vivre une grande partie de la population locale. À Barcelone par exemple, 18 % du chiffre des commerces est dû au tourisme. 65 % de la population à Venise vit grâce au tourisme. Ces sites sont donc de véritables mines d’or et une absence de touristes signifierait un gros manque à gagner.
Les solutions envisageables pour réduire le surtourisme
Les populations des villes de Barcelone, Venise et d’autres villes touristiques européennes ont dénoncé le surtourisme avec véhémence, mais la solution n’est pas là. Le mieux serait de répartir de manière plus égale les visiteurs sur les lieux touristiques en aménageant de nouveaux sites d’attraction. Venise a adopté cette solution il y a peu de temps en créant d’autres sites touristiques en périphérie des sites populaires.
Une solution serait d’inciter les touristes à visiter hors saison pour les étaler sur toute l’année et limiter ainsi l’afflux massif. Le but est de réduire le nombre de touristes qui veulent tous visiter un lieu précis. De même, augmenter le coût du voyage et du séjour pourrait aider. Cette solution efficace permettrait de décourager les visiteurs à se rendre sur certains sites, ce qui pourrait équilibrer l’offre et la demande pour certaines destinations peu prisées. Une autre alternative serait de limiter les locations de courte durée et donc l’influence d’Airbnb.
Ces solutions à long terme permettraient de réduire le surtourisme, de freiner la flambée des prix des loyers pour les habitants, la pénurie des logements, etc. Le but est donc d’améliorer la gestion des flux massifs. Des mesures doivent donc être prises par les gouvernements pour mieux réguler le secteur touristique soit en réduisant les subventions ou en imposant un peu plus le secteur. Les acteurs de l’industrie du tourisme doivent également faire des efforts pour résoudre ce phénomène en organisant au mieux les visites sur les sites les plus populaires (proposer des visites individuelles par exemple, informer en temps réel de l’affluence et du temps d’attente par exemple).
Au final, le surtourisme et le tourisme de masse présentent beaucoup de points communs. Les deux formes de tourisme présentent de nombreux avantages économiques pour les habitants, mais ils ont aussi de nombreux inconvénients majeurs. Le fait de dénoncer le surtourisme n’est pas efficace, le mieux reste d’y apporter des solutions permettant de gérer l’afflux des touristes.

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